Plato :)
Voici Plato, le précédent Labrador de la maison.
Il n'était pas à nous. Il appartenait au propriétaire du domaine où nous habitons et dont chéri est le gardien/paysagiste.
Par contre, c'est nous qui nous en occupions. C'est chez nous qu'il mangeait, qu'il dormait, qu'il vivait en fait ! C'est le plus souvent moi qui l'amenait chez la véto, aussi.
C'était un bon vieux gros pépère de 12 ans, bourré d'arthrose. Il faut dire qu'il adorait se baigner dans l'eau du canal du domaine, même lorsqu'il faisait moins 5° dehors !!!
Plato était un vrai vagabond ! Il n'hésitait pas à aller squatter un petit peu partout en passant par les collines, jusqu'à une dizaine de kilomètres de la maison. Mais il rentrait toujours, seul ou après que des personnes appellent en disant "Plato est chez nous" ! il était connu notre gros pépère !!!! :)
Les trois derniers jours de sa belle vie, il ne marchait quasi plus. J'étais obligée de le soulever et de rapprocher ses pattes arrières qui glissaient afin de pouvoir le sortir pour les besoins, malgré les médicaments pour le soulager. Lorsque je le sortais, il faisait cinq ou six pas et se laissait tomber comme une masse. Et alors là j'en bavais pour le remettre sur ses pattes :( Une "promenade" de 40 mètres aller/retour a duré jusqu'à une heure !
Ses dernières 36 heures parmi nous ont été un enfer. Il ne voulait plus bouger du tout. Il nous regardait avec des yeux qui ne disaient que "laissez-moi tranquille s'il vous plait". Il n'acceptait que les câlins.
Le dernier matin, je l'ai passé seule avec lui car chéri travaillait. Nous avions alors pris la meilleure décision pour lui : appeler la véto qui ne pouvait venir qu'à 11 h 30.
Il faisait un froid de canard mais j'avais quand même grand ouvert car l'odeur était épouvantable. Plato a commencé à se vider entièrement. J'ai même eu du mal à nettoyer : il m'a mordue pour la première fois de sa vie, sans toutefois me faire mal. Il ne voulait plus qu'on le touche. Il devait vraiment trop souffrir. J'ai cependant passé trois heures au moins assise par terre à ses côtés, à lui parler. Il soulevait juste les paupières, parfois, et semblait même avoir ce sourire qui éclairait sa belle bouille.
Didier est passé dans la matinée, car il était à côté de la propriétaire du domaine lorsqu'elle m'a appelée par la fenêtre pour savoir comment ça allait et m'a vue m'effondrer.
A l'heure pile, la véto est arrivée. La proprio du domaine, Did et moi avons accompagné Plato jusqu'à son dernier souffle, jusqu'à ce qu'il rejoigne le paradis des toutous.
C'était fin mars. Il ne se passe pas une journée sans que Did ou moi n'ayant une pensée et un petit mot pour ce brave pépère qui restera à jamais dans nos coeurs. Nous l'aimons à jamais ce gros coeur avec du poil autour <3